Le 29 mars, au Lycée Professionnel Albert Chassagne, à Paimboeuf, une matinée de suivi du projet de la classe de 1ère Bac Pro MVM (maintenance des véhicules motocycles) pour deux conseillers.

Cette classe, d’une douzaine d’élèves, a conçu un projet de construction d’une moto de cascade (stunt bike), baptisé « Z Stunt », sous l’encadrement des deux professeurs David Marsac et Katia Gmar, et les encouragements de Monsieur le Proviseur.

Ces jeunes, exclusivement des garçons, viennent de toute la région, depuis le sud de la Vendée jusqu’aux confins du Morbihan. La classe accueillait, depuis le début de la semaine, un jeune réfugié ukrainien, arrivant du sud de Kiev avec sa famille, formé dans son pays à la mécanique agricole. Non francophone mais assez bon anglophone, il communique en anglais avec ses enseignants et camarades.

Certains de ces jeunes ont déjà une expérience professionnelle, dans des ateliers et magasins de motos et accessoires. A l’horizon,le 19 mai à la Fleuriaye et la présentation de leur projet « ZStunt », au cours du grand événement de restitution de « Envie d’Entreprendre/Envie de Créer », qui rassemblera plus de 1000 jeunes créateurs de projets et leurs 39 projets, dont 18 en Loire Atlantique.

Au cours de la réalisation de leur projet, durant cette première partie d’année scolaire, ces élèves auront appris :
 – à évaluer la faisabilité de la construction de leur engin à partir d’une moto de série ;
– à vérifier le bon état et la conformité de cette machine, à l’aide d’appareils de mesure au laser ;

– à identifier les éléments mécaniques essentiels et ceux se rapportant à la vocation initiale de la machine, mais non nécessaires à une moto de cascade. A alléger l’engin, autant que c’est possible, de ces composants superflus ;
– à greffer sur l’existant les éléments de protection de la mécanique et du pilote, qui interviendront, en cas de chute, pour éviter les dégâts et les blessures. A récupérer et adapter, à partir de motos-école notamment, ces pièces de protection ;
– à concevoir, fabriquer et installer des dispositifs d’aide à la conduite de la moto en cascade, comme l’adjonction de deux circuits de frein arrière supplémentaires, avec leur commande à main gauche, permettant un meilleur contrôle de l’équilibre en roulage sur la roue arrière seule, et de plusieurs paires de cale pieds (« pegs ») permettant au pilote de quitter la position standard pour des positions acrobatiques.

Un tour de table en fin d’intervention a permis aux élèves d’exprimer leur confiance à l’approche de l’événement du 19 mai, le travail du matin leur ayant permis de mieux en cerner les contours et dédramatiser l’exercice.
Une matinée en immersion pour les deux conseillers présents et une belle page d’optimisme, de plaisir de partager cette aventure. Dominique Gautier

En cette période ou les rencontres sont difficiles, comme pour tous les conseillers EGEE de France, la situation provoque chez nous en Sarthe un sentiment de sevrage de cette passion de transmettre qui nous anime.

Par ailleurs, nous entendons comme tous, l’explosion du phénomène des relations en « distanciel » via les outils numériques. Bien sûr nous ne sommes pas réfractaires au progrès, mais force nous est de constater que ces outils nous laissent un peu circonspects sur leur efficacité et sur le plaisir qu’ils peuvent offrir chez un conseiller utilisateur.

Néanmoins nos partenaires ne nous ont pas oubliés ! Ils nous ont sollicité dans le cadre de la préparation des étudiants (lycées, université) mais aussi de personnes en réorientation (LADAPT) pour poursuivre nos missions de TRE dans le respect des règles sanitaires et en évitant la venue dans leurs établissements.

Partant de cette nouvelle donne, l’utilisation de la vidéo s’imposait.

Au cours de ces deux derniers mois, deux types de missions  ont été proposées :

• Simulations d’entretiens Vidéo avec les étudiants en recherche de stage
• Conférence sur le thème « comment se faire connaitre et choisir dans le cadre de la recherche d’un stage »

Si le premier item ne pose guère de problème, si ce n’est une légère adaptation du questionnement et de la méthodologie d’observation, nous avons constaté que la rencontre était fructueuse pour l’étudiant et pas trop frustrante pour le conseiller.

Le deuxième item, lui, a nécessité une adaptation de nos supports pédagogiques afin qu’ils puissent être plus percutants. Il nous restait à résoudre le problème de la participation. L’équipe a conçu un document de suivi de la conférence. Remis aux étudiants, par les professeurs du lycée, cet outil permet de réfléchir très rapidement sur ce qui a été retenu et de préparer des questions à poser.  Cet exercice nécessite d’offrir ce bref temps de réflexion à la fin de chacun des chapitres dédiés à chaque objectif pédagogique. A la fin de l’exposé, les étudiants se réunissent en sous-groupe pour mutualiser leurs réactions, impressions et ressentis ainsi que les questions à poser. Un rapporteur de groupe, expose à tous le fruit de cette mise en commun. Les conseillers apportent les compléments demandés.

Nous avons été séduits et même interloqués par la qualité de l’écoute et de l’appropriation des messages que nous désirions faire passer.

Pour ajouter à notre plaisir d’avoir ainsi pu transmettre, les étudiants et leurs professeurs, par un long message argumenté, nous ont fait part de leur satisfaction.

Et pour nourrir cette autosatisfaction, ils nous ont livré un indicateur mesurable et significatif comme nous les aimions tant durant notre vie professionnelle.

Sur la cinquantaine d’auditeurs, 100% ont obtenu un stage.